Je siffle joyeusement en pensant a toi. Je découpe délicatement un petit morceau de chair. Jésus n a pas fait mieux. Nous avons toujours faire corps. Tous les deux. Des nouvelles de toi, je n en ai plus beaucoup. Tu n étais pas tres causant. Je taille, en biais, soulevant délicatement la peau.

Je siffle. Mon troisième verre. Je crois que tu n appelleras plus. Je balance mon téléphone dans le broyeur. A côté du tien. Je reprends une bouchée. J aurais mieux fait de rester végétarienne. Toi en moi. Je ne me suis jamais faites à ce que je ressentais alors. Une plénitude qui ne se satisfait pas du temps, trop sacrée pour être enfermée dans des mots. Qui était l enfant? Ou était l enfant. Il n y aura jamais d enfant, seul moyen de te garder un peu en moi et près de moi...quand il n y a pas de solution, c est qu il n y a pas de problème. J ai résolu le problème. Je te serre tendrement la main. D habitude, tu me rendais cette pression en retour. Désillusion. Mais tu es la.

Je sifflote la fin de la bouteille. Quitte a être amputée de toi, il valait mieux que je tranche moi même. Mais tout de même... Je pose le couteau. De toute façon, je crois que tout est mort sauf mon amour pour toi. Une passion qui nous consumera jusqu au bout. De ces dilemmes qui font des nœuds dans la tête a force de les retourner dans tous les sens. C était l unique solution mon tendre. J ai choisi pour toi, respectant tes désirs. Je me trahis moi même. Je t avais dit que je ne te laisserais pas partir. Et pourtant, tu vas partir, moi aussi. Une incinération passionnelle en bon et due forme. Un amour qui part en fumée. Je t ai déposé dans le canapé, ta main sur ta joue comme tu le faisais toujours. Je m assieds auprès de toi sans bruit. Ce silence réveillerait un mort. Mais non.

Je siffle, un autre verre. La fumée de ma cigarette s étiole a travers les vapeurs d essence. Jamais je n ai réussi a consumer les sentiments que je te portais. L incendie le fera pour nous. Mon cœur s embrase en te contemplant:on te croirait endormi. Je me blottis contre toi tandis que les rideaux propagent les flammes dans la pièce; le feu leche les meubles, les livres. Tu as chaud mon cœur. Moi aussi. Nous devons être malades...

"voici venu le temps des âmes"....