HOtel

Allongée sur le lit dans une pose lascive, je ne peux m'empêcher d'avoir un léger pincement au coeur alors que ce dernier se rhabille afin de retourner en sa demeure pour retrouver sa femme et ses enfants. J'essaie de me rappeler ce qui m'a séduit chez lui. Ses mains, son élégance naturelle, ce léger accent anglais. Je ne comprends pas pourquoi je suis triste alors que j'ai toujours aspiré à ce type de relation. Je n'ai jamais voulu être la femme, j'ai préféré être la fille, celle d'une heure, d'un après-midi, d'un cinq à sept... Nos moments ensemble ont toujours été à la hauteur de mes attentes, tendres, passionnés. Lui me lisant Marivaux, moi l'écoutant comme un buvard à l'ennui dévié. Pourtant quelque chose manque, je ne peux l'expliquer... Il m'embrasse sur le front, laisse quelques billets sur la table afin que je règle la chambre et promet de m'appeler. Je m'avance à la fenêtre et l'observe dégainer cigarette et portable à peine sorti de l'hôtel comme à l'accoutumé. Je déteste cet instant où il me quitte et où je le hais, je déteste le détester. J'enfile ma robe et mes escarpins, fourre les billets dans mon sac et attache ma longue crinière blonde en un grossier chignon. Je décide dans l'ascenseur de garder le liquide pour moi et de régler par chèque. L'homme à la réception me demande une pièce d'identité. Je signe, fourre tout dans mon sac et c'est là qu'il me regarde et me dit ; Joyeux Anniversaire Mademoiselle. J'éclate en sanglot, me rue vers la sortie, renversant un vase de roses blanches sur mon passage. Je m'engouffre dans le premier taxi que je trouve et rentre à la maison. J'ai trente ans aujourd'hui, personne n'y a pensé, je pense être une femme libre qui maîtrise sa vie alors que tout par en vrille. Je voudrais pouvoir aimer, simplement aimer...
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